Laetit Go & Xav y est

Vu que Dublin est sans doute la plus belle ville du monde, (son indicible beauté,  son rayonnement culturel, ses multiples activités, ses larges avenues peuplées d'accueillantes  boutiques...) tout le monde ne rêve que d'une chose: partir le w-e!!!!! Car si l'Irlande est un très beau pays, Dublin...c'est pas terrible.

Nous avons donc loué une voiture (merveilleuse Hyundai Getz, avec toit ouvrant s'il vous plait!) avec le volant à droite! Les premières heures de conduite à gauche sont assez déroutantes (sic), et j'ai bien cru que nous rentrerions à pied à force de cogner le trottoir gauche... Ne parlons pas des ronds points à prendre à l'envers ou des intersections inversées quand on cherche son chemin (sans panneaux) en même temps. Il est vrai que ça donne un côté épique à la moindre sortie!

Notre première sortie en dehors de Dublin fut le comté de Wicklow.
Nous avons donc longé la côte vers le sud, en traversant la très agréable petite ville de Dun Laoghaire (prononcer Dun Liri...c'est du gaëlique, il faut pas chercher à comprendre), puis la très chic Bray, avec ses somptueuses villas, qui surplombent la baie (le Monaco Irlandais), pour arriver dans le comté de Wicklow.

Le comté de Wicklow est la région la plus arborée de l'île, ça ressemble un peu aux forêts des Alpes, c'est très joli et dépaysant quand on vit dans Dublin.
Le site le plus célèbre est Glendalough, un monastère fondé par Saint Kevin et Saint Brandon (authentique!) il y'a plus de mille ans. Nous sommes malheureusement sans nouvelle du père Dylan et de soeur Benda...
Une légende veut que St Kevin à la recherche de lait pour deux bébés trouva , à côté de la Deer Stone, une biche qui se laissa traire, aussi les femmes qui se baignent le visage avec de l’eau (stagnante…) puisée au creux de la Deer stone, resteront belle éternellement…les légendes Irlandaises!
Le site est très beau, juste à côté du Upper et du Lower Lake, c'est superbe.

Sur les conseils d'un guide nous nous sommes rendu à Avoca (célèbre pour son usine de tissage, et le plus vieux moulin en activité, mais surtout pour son pub qui servait au tournage d'une série)... mais on se serait cru dans un livre de Stephen King: trois maisons paumées avec des vieux devant le pub qui vous dévisagent, et personne dans les rues...inquiétant.
Mais bon en Irlande dès qu'on parle business tout va beaucoup mieux et nous avons pu apprécier la magnifique boutique souvenir de l'usine (le vrai noyau d'Avoca...).
Sur le chemin nous nous sommes arrêtés au meeting of the waters: l'intersection des deux rivières de la région, lieu rendu célèbre par le poète Thomas Moore.
Et pour finir nous avons longé la route de la mer entre Wicklow et Arklow (deux villes assez glauques), pour apprécier les plages Irlandaises, emmitouflés dans une polaire bien entendu!

O miracle, nous avons internet a la maison!! Ce qui peut faire sourire les heureux utilisateurs de l'ADSL 20 Mb avec TV et telephone gratuit et le modem wifi offert doivent savoir qu'a Dublin avoir internet chez soi c'est comme chercher du travail ou un appartement ca demande de la patience, un travail acharné et un peu de réussite. Au départ j'avais choisi la solution de sécurité : EIRCOM, le France Telecom Irlandais. J'étais reparti avec un joli modem et un telephone sous le bras apres avoir souscrit un abonnement a une ligne telephonique fixe a 25 €/mois d'abonnement (glups...) et un abonnement au "broadband" (l'ADSL en Irlande) 1Mb (Si la vitesse vous manque....). Aprés 6 semaines d'une attente patiente et disciplinée j'ai enfin compris l'explication de la sympathique Irlandaise qui m'avait promis que j'aurais internet dans 15 "working days": je ne pouvais pas avoir internet! Pour une raison bien simple, il fallait que j'attende que quelqu'un de mon quartier arrête son abonnement car les lignes son saturées... Quel beau pays. Finalement un concurrent, Irish Broadband, m'a fait avoir internet en deux jours (1 Mb, sniff). La seule chose c'est que je ne sais pas comment ca fonctionne....ca ne passe pas par les lignes telephoniques et ce n'est pas du Wifi.... L'irlande et ses mystères. Je vais donc pouvoir reprendre le récit de nos aventures, désolé de n'avoir pas tenu le blog ces derniers temps mais les cyber cafés Dublinois sont remplis de gamins de 12 ans qui crient et qui écoutent de la techno à fond et de mecs bourrés a 4h de l'aprés midi qui viennent aborder tout le monde, quand ce n'est pas le type de l'accueil du cyber café qui fait du rap.... Idéal pour se concentrer. Donc, grâce à Irish Broadband ce blog moribond va connaitre une nouvelle jeunesse, et vous allez pouvoir reprendre la lecture de votre site préféré pendant vos heures de boulot en attendant impatiemment les prochains passionnants articles et leurs photos: - la visite du comté de Wicklow - Newgrange - la Saint Patrick - Le site de Clonn Mac Noise - Les falaises du Moher - La ville de Galway - Le Connemara!!!! Mais aussi : les Irlandais et l'alcool, les Irlandais et la bouffe, les Irlandais et la langue Anglaise etc.

Hier le quinze de France a gagne les irlandais dans les toutes dernieres secondes d'un match intense. Nous sommes alles supporte les bleus dans un pub de temple bar. Il n'y avait malheureusement pas beaucoup de francais dans ce bar mais nous avons supporte les coqs Francais de notre mieux dans un pub rempli d'Irlandais, galvanise par la remontee de leur equipe durant le match et par les pintes de Guinness qui defilaient.

Nous  nous sommes donc laisse aller a une timide Marseillaise, avant d'applaudir les points Francais, pour finalement exploser de joie pour l'essai de la victoire a la dernier minute!!! Explosion de joie qui n'est pas passee inapercue dans le pub, tous depites par la defaite... Nous n'avons cependant pas ose sortir le drapeau tricolore (achete pour l'occasion). Mais nul doute que nous afficherons nos couleurs pour France-Angleterre, car ici l'Angleterre n'est pas la bienvenue.

Allez les Bleus! En plus, la releve des petits cousins (Bastien et Paul) arrive a grand pas sur les pas des glorieux aines du XV de France (les grands cousins eux sont meilleurs en supporters...)

Ca y est! Grande nouvelle nous avons trouvé un appartement. Après huit jours de recherches acharnées, nous allons enfin pouvoir quitter l'hôtel. Rechercher un appart dans Dublin c'est un mélange de marathon, de lutte gréco-romaine, d'hypnose, de magie noire et de poker. Tous les appartements sont hors de prix (encore plus cher qu'à Paris), il y a entre 10 et 25 personnes sur chaque appart, il faut fournir des attestations d'employeurs et de l'ancien propriétaire, avancer le loyer et la caution en liquide.... Bref c'est le far-west. On comprend bien pourquoi ce sont les Irlandais qui ont colonisés l'Amérique. Mais ça y est, nous avons trouvé; nous avons déja les clés et emménageons mercredi ou jeudi dans notre trés cosy appartement. Nous sommes voisins du plus vieux pub d'Irlande: le Brazen Head, fondé en 1198. Il a bien sûr obtenu le prix James Joyce Pub (grand auteur Irlandais) qui récompense les pubs qui perpétuent dignement la tradition. L'appartement est également juste à côté de la Liffey River (Father Mattew Bridge) et de la trés belle église médiévale St Audoen's (St Ouen) avec sa tour (qui abrite les trois plus vieilles cloches d'Irlande, 1423) et ses remparts crénelés, sur St Augustine Sreet ( ;o) joli prénom, n'est-ce pas!!!). Nous sommes donc soulagés et ravis, impatients de passer notre première nuit dans notre premier appartement Dublinois!

Tels Esteban et Zia dans les cités d'or, les enfants du soleil que nous sommes avons gagné la bataille contre la grisaille. En seulement deux jours un beau ciel bleu sans nuage et un soleil réconfortant ont rendu ses plus belles couleurs à cette grise cité. Les monuments s'égaillèrent sous les rayons lumineux, qui ravivaient les coeurs et les âmes Dublinoises. Ces murs qui hier étaient gris prenaient, sous cette douce lumière, des teintes chatoyantes en dégradé de gris.... Hélas, nous avons gagné une bataille mais pas la guerre.... Dés le lendemain un brouillard humide nous enveloppait de son froid glacial. Cependant la magie s'est renouvellée trois jours plus tard. Deux jours de soleil en une semaine ca fait une bonne moyenne!

Dès dimanche nous assumons pleinement notre qualité de touristes et nous dirigeons donc d'un pas décidé, vers l'usine Guinness. Ce qui est assez surprenant c'est que c'est une des attractions principales de Dublin et que nous nous sommes retrouvés seuls dans des rues désertes entourés de batiments sales et délabrés, une voiture brûlée......sous la pluie, au pied d'une immense usine fumante.....c'était assez inquiétant. En revanche à l'interieur c'est Disneyland, une ôde à la bière stout sur 7 étages, une hôtesse nous accueille tout de suite et nous commençons la visite consacrée à la fabrication de la bière stout la plus vendue au monde. Dans la mesure où en Irlande l'alcool est une affaire serieuse, et que Guinness est le fleuron national et le symbole de l'Irlande à l'étranger, autant vous dire que durant les quasiment trois heures de visite aucun lyrisme, bon mot, ou fine allusion à la gloire de Guinness ne nous sera épargné. Le principe de la visite est assez sympa vous vous déplacez seul à l'interieur du musée en montant vers le sommet où vous attend (pour vous motiver) une pinte de Guinness offerte, dans le bar panoramique qui surplombe Dublin (le Gravity). Ca commence par la fabrication, puis une dégustation (comme le vin), la publicité Guinness (la partie la plus marrante), l'histoire du transport à travers Guinness (la marque avait ses propres bateaux pour l'export), les tonneliers, l'histoire des pubs Irlandais, et pour finir le pub panoramique..... Il faut avouer que c'est bien fait parcequ'au plus le temps passe au plus l'envie de boire augmente et vous terminez les derniers étages au pas de course pour vous précipiter au bar! Anecdote: saviez vous, les amis, que pour ouvrir un pub Irlandais Guinness il faut une autorisation de Guinness? Si ce sésame vous est accordé (visiblement uniquement pour les Irlandais) le pub est fabriqué en Irlande avant d'être acheminé vers son lieu d'implantation. Le pub le plus haut du monde se trouve en France (cocorico) dans une station des Alpes. Quelques slogans Guinness: "Pure Genius", slogan pour l'Afrique: "Guinness makes you feel your power" ...tout simplement. Et les classiques "My goodness, my guinness" ou "Lovely day for a Guinness". C'est également au président de Guinness(dans les années 50) que l'on doit le fameux livre Guinness des records. La légende veut que c'est en discutant dans un pub de quel oiseau était le plus rapide (c'était un chasseur) et comme personne ne pouvait avoir de réponse sûre, il s'est rendu compte que ce genre de débat faisait rage dans les discussions arrosées des pubs. Il a donc décidé de lancer un livre qui pourrait servir d'arbitre pour ces débats dans le genre "le plus grand ..., le plus haut...." etc... La pinte de Guinness au sommet du donjeon Guinness fait vraiment plaisir dans la mesure où on vous vante sa qualité et ses bienfaits (certains medecins Irlandais la prescrivaient pour remonter le moral des patients...) depuis trois heures. En revanche la vue de Dublin........ça fait peur! Dublin c'est un peu Berlin Est croisée avec la banlieue de Liverpool pendant les années Tatcher avec un zeste de Liechtenstein (c'est un paradis fiscal en plein boom économique). En ressortant de la visite c'est assez surréaliste: on se retrouve au milieu de l'usine la nuit sous la pluie, avec trois lampadaires qui dégagent une lumière blafarde dans une rue déserte entre deux immenses murs de briques sales, et personne dans la rue jusqu'au tramway....On comprends pourquoi ils restent autant dans les pubs!

Dés samedi matin nous avons entrepris de découvrir la ville pour un premier repérage. Un petit trajet en Luas , le tramway local, de fabrication francaise (cocorico), le même qu'à Montpellier sans le style papier peint 1970. Le terminus de la "green line" est à côté d'un trés joli parc St Stephen's Green et au début d'une charmante rue commercante qui ressemble beaucoup à Main Street dans Eurodisney avec ses pavés rouges et ses lampadaires en fers forgés. Ca ressemble aussi bcp à la rue de la loge de Montpellier..... Nous passons quelque peu émus devant le Trinity College, haut lieu de l'érudition Irlandaise où se façonnent les esprits des futurs décideurs de cette grande cité. Un petit tour dans Temple Bar, le quartier qui bouge de Dublin. Notre premier passage est un peu décevant : pas un chat. En fait ça bouge le soir ou l'aprés-midi le w-e. Un petit tour sur le Ha' Penny Bridge qui enjambe la Liffey (c'est un peu comme la Seine mais en plus moche). Ce pont tire son nom du fait qu'il fallait payer un demi penny pour le traverser, c'était du géomarketing avant l'heure car il est extrêmement bien placé. Nous déboulons dans le quartier des magasins. C'est comme à Paris les deux gros concurrents sont juste à côté mais ici ce ne sont pas les Galeries Lafayette et le Printemps mais Jervis et Arrott's. Il y'a en plus Mark & spencer ainsi que de nombreux magasins : le paradis des fashions victims à la mode d'il y'a 10 ans. Car à Dublin la mode c'est jean délavé trop large basket blanche et un t-shirt , c'est trés années 90. Le centre ville n'est pas trés grand, et dès qu'on s'en éloigne un peu c'est assez moche, de vieux immmeubles en briques sales avec des rues désertes.....pas trés glamour. Nous apercevons l'usine Guinness, la fierté du pays, et la distillerie Jameson (pour les amateurs de whiskey avec un "e" en irlande, s'il vous plait). Nous finissons notre tour au pub VAT House où tout le monde supporte Manchester United devant une Guinness......que demander de plus?

Nous sommes installés à la résidence IMI au sud de Dublin dans Dundrum. L'hôtel est assez chic, c'est un centre de conférence avec plein de messieurs en costume, il y'a également une école qui fait des MBA et des Masters. Le quartier est très sympa avec plein de jolies petites maisons, avec l'inévitable petit carré d'herbe devant et la grosse BMW garée dans l'allée. Apparemment le quartier se construit beaucoup depuis que la ligne de tramway a été ouverte avec un arrêt dans le centre de Dundrum. Après quelques minutes passées à l'hôtel nous sommes pris d'une irrésistible envie de découvrir la ville (on a surtout très faim). Nous nous reposons dans le seul pub du centre (flambant neuf, et juste à côté du tram), où nous découvrons, dans une ambiance chaleureuse, notre première gorgée de Guinness. Nous nous sommes fait un point d'honneur à ne jamais gouter la Guinness auparavant afin de la découvrir ici dans un pub Irlandais, et ça y est la grand moment est arrivé!! LA PREMIERE PINTE DE GUINNESS! Laetitia n'a que très moyennement apprécié, pour ma part c'est désormais ma bière préférée (moi qui n'aime pas la bière...). L'ambiance dans les pub est assez sympa, il y a tous les âges toutes les catégories sociales, c'est chaleureux et décontracté. Le gars du chantier d'en face, prend sa bière à côté d'un jeune cadre dynamique en costume, pendant qu'une bande d'ados commence à se bourrer la gueule..... En revanche, le premier contact avec la nourriture est assez mitigé, nous demandons des potatoes avec notre burger (youpi....) en pensant aux frites épaisses de Mc Do en France et nous avons droit à des pommes de terre bouillies avec des légumes bouillis également, le tout sans beurre, sans herbes, sans sauce.......Beurkkkkkkkk Par contre le burger était bon, lol !

Ca y est! C'est le grand départ vers l'Irlande après des mois de préparation hasardeuse et d'hésitations entre le sud de la France et l'ile émeraude, nous partons. Carcassonne Dublin en vol Ryan Air ça vous rappelle que dans le ciel personne ne vous entend trembler. L'avion était en bon état mais les sièges vibraient lorsque les hôtesses marchaient dans l'allée. Du coup au dessus de la mer d'Irlande c'était un peu space mountain, le vent faisant bouger la carlingue au rythme de la douce brise Breto-Anglo-Irlandaise. L'avantage avec Ryan Air c'est que vu la distance avec le siège de devant, vous avez tout le trajet pour bien apprendre par coeur les consignes de sécurité qui sont sans doute trés utiles en cas d'amérissage forcé dans la mer d'Irlande au mois de janvier. Après 2h de cauchemard.. heu.. de vol, nous sommes enfin arrivés sains et saufs, accompagnés de quelques 70 Kg de bagages...